mardi 12 février 2008

Cantonales : François Hollande à Hazebrouck



Article de la Voix du Nord du 12 février

« Je sais ce qu’est une terre de mission… et puis il n’y a plus vraiment de fiefs, de bastions imprenables, les électeurs sont devenus plus libres, plus inattendus », commente hier midi à Lille François Hollande, avant de soutenir dans l’après-midi les candidats socialistes en Flandre intérieure. Principal sujet du jour, les cantonales. Le premier secrétaire du PS rappelle l’enjeu : la gauche détient cinquante et un départements. Le scrutin des 9 et 16 mars fournit l’occasion de pousser son avantage en misant sur un contexte national plus propice mais aussi en affichant ses priorités. « Les Départements se substituent déjà à ce que faisait l’État, après mars les transferts vont se poursuivre, les contraintes financières seront lourdes, pourtant nous nous attacherons à maîtriser la recette fiscale », annonce François Hollande, en chef de campagne entouré de l’ensemble des candidats nordistes.

Vote de protection
Le n° 1 du PS fixe le cadre : « Les scrutins de mars ne sont pas le troisième tour de l’élection présidentielle.» Mais choisir la gauche revient à effectuer « un vote de protection. Compte tenu de l’ampleur des déficits, il se prépare un plan d’austérité… j’appelle tous les électeurs à se protéger en sanctionnant la droite », martèle François Hollande, persuadé que la question du pouvoir d’achat sera omniprésente dans la campagne, une campagne qui doit aussi mettre en évidence les qualités de gestionnaires locaux des élus socialistes. Pas question pour autant de se contenter d’un partage des tâches qui confierait à la gauche les collectivités territoriales et à la droite la gestion nationale.Ce créneau de la résistance au libéralisme, Bernard Derosier l’illustre à son tour en défendant son bilan. « Pour nous, la solidarité ce n’est pas de l’assistanat », insiste le président (PS) du conseil général en rappelant que les vrais clivages avec son opposition portent sur la politique économique et la lutte contre les exclusions. Bernard Derosier indique que sur la période 2004-2008, la pression fiscale du conseil général du Nord a évolué au rythme de l’inflation. La campagne nordiste du PS veut faire rimer solidarité et proximité tout en rappelant que la facture des désengagements de l’État depuis 2005 dans le Nord est estimée à 289 millions d’euros. « C’est l’équivalent de quinze collèges neufs », soupire Bernard Derosier, qui met en parallèle deux autres chiffres : six cents millions d’investissements jugés nécessaires sur les anciennes routes nationales devenues départementales… et six millions d’euros comme dotation d’État sur ce chapitre.

Pronostics
À son côté, Gilles Pargneaux, le premier secrétaire de la fédération du Nord du PS, fait d’autres projections avec d’autres chiffres : on vote le 9 mars dans quarante et un cantons dont quatorze seulement sont actuellement détenus par des socialistes. Au petit jeu des pronostics, une grosse poignée de cantons est considérée comme « prenable ». Dans le Nord, le PS a beaucoup plus à gagner qu’à perdre dans ces cantonales.

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